Barrières immatérielles de sécurité

Lorsque l'on parle de différents niveaux de protection, tels que la protection de la main ou des doigts, il s'agit en réalité de la plus petite taille d'objet qu'une barrière immatérielle est capable de détecter avec précision, quelque soit sa position dans la zone de détection. C'est ce qu'on appelle la résolution. Cette dernière est mesurée depuis le bord extérieur d'un faisceau jusqu'à l'extrémité opposée d’un faisceau adjacent. Tout objet dont la taille est supérieure à la résolution ne pourra pas franchir la barrière immatérielle sans interrompre les faisceaux et provoquer un défaut.  

Les barrières immatérielles de sécurité sont disponibles dans de nombreuses résolutions différentes. Les résolutions plus petites (de 14 à 40 millimètres) sont utilisées pour la protection des machines, où les barrières immatérielles protègent un point d'accès spécifique à la machine. Tandis que les résolutions plus grandes (50 millimètres et plus) sont utilisées pour la protection périmétrique, qui occupe moins d'espace au sol que les protections physiques, comme des clôtures, pour sécuriser la zone autour de l'équipement. Les résolutions les plus courantes sont les suivantes : 

• 14 millimètres : détection des doigts
• 23 à 30 millimètres : détection des mains
• 35 à 40 millimètres : détection des bras
• 50 millimètres et plus : détection des jambes, de corps et d’autres objets de grande taille 

Une fois la barrière immatérielle déclenchée, le verrouillage de sécurité doit être réinitialisé pour que l'équipement puisse à nouveau fonctionner. Le verrouillage peut être manuel ou automatique, en fonction de l'application, des capacités de la barrière immatérielle et de la conception du système de protection de la machine utilisé.

Lors d'une réinitialisation automatique, la barrière immatérielle détermine que les faisceaux sont dégagés et procède ensuite à l’activation de ses deux dispositifs de commutation de signal de sortie (OSSD). Il s'agit d'un moyen efficace de redémarrer l'équipement, qui ne doit être utilisé que lorsqu'aucune personne ne peut se trouver dans la zone protégée, comme pour les points d'accès protégeant les doigts ou les mains sur de petites machines. Lorsqu’une personne risque de se trouver à l'intérieur de la zone protégée lors du redémarrage d'un danger, on procède généralement à un reset manuel. Pour ce faire, l'opérateur doit appuyer sur un bouton situé à l'extérieur de la zone protégée, ce qui le met à l'abri du danger lorsque l'équipement est remis en route. Une fois actionné, le bouton envoie un signal au relais ou au contrôleur, qui commande aux barrières immatérielles d'activer les sorties OSSD et de rétablir l'alimentation électrique de la machine, sans pour autant redémarrer le mouvement dangereux. Le processus normal de démarrage de la machine est nécessaire pour redémarrer le mouvement dangereux une fois le circuit de sécurité réactivé.

Il arrive que les barrières immatérielles doivent permettre le passage d'objets sans arrêter l'équipement ni interrompre le flux de travail. Elles peuvent par exemple empêcher l'opérateur d'accéder à un convoyeur tout en laissant passer des palettes, ou maintenir le fonctionnement de la machine lorsqu'un objet fixe risquerait de déclencher le système et d'interrompre la production. Ces fonctions facultatives sont appelées inhibition et masquage. D'autres applications peuvent également bénéficier de la mise en cascade du système, c'est-à-dire d'une connexion en série des barrières immatérielles.